Pour les personnes qui aiment l'histoire, j'ai essayé de retrouver celle de cette maison.

Le cadastre est créé en 1826 à Availles

 

1826 - La maison appartient à Jean Michaud, tisserand de son métier. Nous savons qu'à cette époque des impôts sont dûs sur les fenêtres (pour mémoire classe 1 = château ou grosse maison bourgeoise, classe 9 = masure) La maison est classe 6.

 

1854 - Marguerite Michaud, fille de Jean Michaud hérite de la maison

 

14/09/1880 - Suite à son Mariage avec Monsieur Pierre Fléchier, tisserand, ce dernier deviendra gestionnaire  des biens de Marguerite. Agés, Pierre Fléchier fera une donation, aussi bien à son profit qu'à celui de son épouse , avec réserve et charge (rente viagère) en indivision à ses enfants. Il décèdera le dernier. Leur fille Marie rachète les parts de sa fratrie.

 

26/03/1892 -  Marie Fléchier se marie avec Monsieur Pierre Decelle, cultivateur. La maison passe de droit à ce dernier Ils habitent la maison.

 

22/04/1902 : la maison est vendue à Monsieur Ferdinand DEVILLARD, Bijoutier et son épouse Eugénie Muret.

 

Lors de l'achat de la Maison en 1902, la description précise de la maison correspond à l'image ci-dessous

Les époux Devillard font détruire la maison et en reconstruire une plus grande. 

Tout comme leur maison de Confolens (Pour les curieux : lorsque vous êtes à la Fontorse et remontez la rue Théophile Gibouin, vous la voyez sur la gauche) la façade est entièrement construite en pierre de Saintonge bien blanche alors que les pierres de la région sont jaunes.

La maison dispose alors d'une bijouterie et d'un logement grand confort pour l'époque avec une entrée indépendante. 

Au rez de chaussée de la maison on trouve une cuisine avec un évier comprenant une petite pompe permettant l'eau courante dans la maison et une évacuation par puisard au milieu de la place, ainsi qu'un wc sous l'escalier

Au premier étage une antichambre et une chambre et au second un grenier et une mansarde

Monsieur Devillard accepte la servitude d'éclairage publique qui éclaire ainsi sa devanture. Ce sera un point lumière d'abord, 1903 une lampe à huile sera installée puis en 1910 une lampe à acétylène et enfin à partir de 1922  l'électricité.

17 mars 1920 : La maison est vendue à une modiste Mme Veuve Noémie FOURQUET qui laissera tout en l'état

Yvonne

1926 - La boutique est à vendre. Yvonne revient dans son village natal après avoir terminé ses études de Mode à Saint Florent sur Cher. Elle a de l'ambition. Elle rêve de créer un atelier de Mode.

 

29/04/1926 Yvonne achète les murs et le fonds (clientèle, meubles et matériel servant à l'exploitation du fonds) avec charges pour elle de loger, nourrir, vêtir, entretenir, soigner Mme Noémie Fourquet.

 

Premier constat, la boutique est trop petite. Elle fait détruire la séparation entre l'entrée du logement et la boutique. l'entrée du magasin sera désormais à droite de la maison.

Cette maison sera le lieu de sa passion mais aussi son habitation.

Assez rapidement sa petite entreprise s'agrandit, les pièces changent de destination.

Au rez de chaussée pas d'autres modifications

mais avec 4 ouvrières et une apprentie, il faut de la place

Au premier étage, la chambre avec sa fenêtre et sa cheminée se transforme naturellement en atelier de couture, où les petites mains font les habits se mariant avec les chapeaux faits par Yvonne. 

Du coup, Yvonne et son époux installent leur lit dans l'antichambre (salle de bains + antichambre actuelle)

Au second étage, la mezzanine/grenier reste la réserve à tissus, dentelles, rubans, feutrine etc...

la mansarde grâce à sa fenêtre devient la salle de coupe des tissus. 

Lorsque son fils naitra, le lit sera  juste installé sur la gauche (il y est encore) le reste de la pièce continuant sa fonction.

Yvonne ne fermera jamais sa boutique, elle continuera sa passion jusqu'à son décès en 1972.

A partir de là les rideaux seront juste tirés. la maison ne s'ouvre que quelques jours par an. son fils habite loin.

 

Fin des années 70, la municipalité décide de refaire la route. 

Quand le fils d'Yvonne revient, impossible pour lui d'ouvrir la porte.

A travers la vitrine il découvre que le parquet s'est soulevé.

En remontant la route de la hauteur d'une marche, les ouvriers ont colmaté les aérations du parquet.

La maison est obligée de se transformer.

A partir de là la boutique et la cuisine se transforme en une grande pièce à vivre 

La salle de bains sera créé quelques années plus tard dans l'antichambre. 

Il faudra attendre 2021 pour que de nouveau travaux voient le jour dans la maison d'Yvonne,

et  peut être, grâce à vous, l'ancien atelier de mode puisse s'ouvrir plus, ressortir de sa léthargie, et enfin  redonnait un peu de vie au quartier…

 

Lors de la dernière réfection de la place, le fils d'Yvonne demandera à la mairie un changement de lieu de servitude d'éclairage publique. Ce sera acceptée. Désormais l'éclairage publique est posé sur la maison ayant le garage de la boutique, rue de la république en lieu et place de la maison de la boutique d'Yvonne.